Les Rhums Vieux de Marie-Galante
De véritables trésors qui dorment depuis longtemps dans le plus grand secret.
Au large de la Guadeloupe, sur l'île de Marie-Galante, dite «l’île aux 100 moulins», la canne à sucre règne en maître absolu depuis le milieu du XVIIe siècle. Elle tire son surnom des nombreux moulins à vent ou à traction animale, construits pour broyer la canne à sucre et ainsi extraire le jus, que l’on appelle «vesou», avant qu’il ne soit acheminé par des rigoles jusqu'à la sucrerie.
L’île de Marie-Galante est moins connue que la Martinique, mais elle est également un terroir historique du rhum des Caraïbes. C’est d’ailleurs sur ce dernier que la famille Bielle s’est établie à la fin du XVIIIe siècle.
Retour sur l’histoire de la marque Bielle qui, avant de produire des rhums agricoles, était une caféière et une sucrerie.
L’histoire commence en 1769 lorsque Jean-Pierre Bielle, alors officier de santé, acquis la propriété. L’exploitation est alors exclusivement dédiée à la production de café et employait une trentaine de cultivateurs sur sa plantation.
À son décès en 1812, l’exploitation fut reprise par Nicolas, l’ainé des quatre enfants qu’il eut avec son épouse. Après quelques années d’exploitation, Nicolas décide de s’associer avec son frère Maximilien pour transformer la caféière en sucrerie. Ainsi, en 1826, les plants de café laissent place aux plants de cannes à sucre. La disparition de Nicolas entraîna une succession difficile aboutissant à une adjudication au profit de la famille Espanet.
En 1868, la propriété qui compte alors 52 hectares, tombe dans les mains de l’héritier de la famille, Fernand Espanet. Endetté, il céda l’exploitation à Ernest Bourjac qui prit possession de la propriété en compensation des dettes qui lui sont dues. 1923 marquera une nouvelle fois l’histoire avec l’arrivée de Georges Bazile aux commandes de l’exploitation. Ce dernier offrit une nouvelle impulsion. La production de la distillerie Bielle était alors de 130 hl d’alcool pur, soit 26’000 litres de rhum à 50% vol. Une trentaine d’années plus tard, la maison d’habitation et la distillerie connaissent encore un nouveau propriétaire, Paul Rameaux.
L’année 1975 sera véritablement synonyme de renaissance pour la distillerie Bielle grâce à l’arrivée de son petit neveu Dominique Thiery. À cette époque, la distillerie n’était plus qu’une ruine. De Bielle, il ne reprit que le nom. Finalement par le jeu des héritages, acquisitions et cessions, l’exploitation a évolué au fur et à mesure avec ses différents propriétaires, mais tous conservèrent le nom du fondateur de l’exploitation : Bielle.
Ce nouvel élan insufflé par Dominique Thiery et les travaux de reconstruction qu’il a entreprit ont permis à la distillerie de décupler sa production et ainsi d’atteindre les 330’000 litres par an. Aujourd’hui, Bielle perpétue une vieille tradition de fabrication de rhum agricole au pur jus de canne. Dès l’origine, la distillerie a décidé de jouer la carte de la qualité en élaborant ses rhums uniquement à partir de pur jus de canne à sucre. De nos jours, la production se fait dans le respect de l’environnement, grâce à la mise au point d’une technique de phytoremédiation pour le traitement des vinasses. Ces dernières sont placées dans un bassin naturel contenant des plantes qui contribuent, par évapo-transpiration, au traitement des résidus.
Au-delà des rhums blanc, vieux et ambrés «classiques» de la gamme, Dominique Thiery entreprit dans le plus grand secret la constitution d’un véritable trésor qui dort depuis longtemps : Les Rhums Vieux de Marie-Galante.
Ce sont ces rhums, issus de cuvées d’exception, que nous avons choisi de vous présenter aujourd’hui.
Si les dates d’embouteillage paraissent récentes, leur naissance est bien plus vielle et s’est opérée en toute confidentialité. Ils sont le fruit de l’association, en 1989, des trois distillateurs de l'île de Marie-Galante : Dominique Thiery, Albert Godefroy, de l’Habitation Bellevue et Ernest Renault de la Distillerie Poisson (Rhum du Père Labat). Les trois hommes décidèrent de s’associer dans le but d’entretenir un chai de vieillissement, situé sur la propriété du Père Labat : la société Les Rhums Vieux de Marie-Galante était née !
Cette démarche fut entreprise dans une période où les consommateurs n’avaient que peu d’intérêt pour les rhums vieux. Le stockage de fûts de rhum étant relativement coûteux, les trois hommes se sont associés pour en diminuer le coût et dans l’espoir que leurs rhums prennent de la valeur. Les fûts étaient alors alimentés par leur distillerie respective. Une fois vieillis, ces rhums étaient à nouveau revendus à leur distillerie, dont Bielle par l’intermédiaire de la Société d’Exploitation de la Distillerie Bielle (SEDB).
La défaillance en approvisionnement de rhum blanc de la part de ses deux associés a conduit Dominique Thiery à reprendre la gérance de ce chai en 1993.
Depuis cette date, la SARL «Les Rhums Vieux de Marie-Galante» n’a pas eu d’autre approvisionnement que des rhums en provenance de la distillerie Bielle ainsi qu’un partage temporaire d’élevage avec la société Rhum Rhum (issus de Bielle). Cette petite société qui n’aurait finalement jamais dû sortir de l’ombre, a permis à Bielle de protéger ses intérêts. En effet au début des années 2000, la montée en popularité des rhums vieux auprès des consommateurs amena les importateurs et distributeurs de Bielle à augmenter les prix au détriment de la distillerie Bielle et peu à peu à délaisser les rhums «classiques». Seules les raretés étaient convoitées.
La distillerie Bielle, mécontente de voir que ses rhums vieux étaient vendus à prix d’or par ses partenaires commerciaux, décida de contourner le contrat qui les unissait, grâce à la société Les Rhums Vieux de Marie-Galante.
Les deux Rhums Vieux de Marie-Galante que nous vous présentons sont issus de ce chai particulier, qui renferme des fûts perdus dans la mémoire du temps. Tous deux sont de véritable rareté d’une part en raison du nombre de bouteilles produites, 348 pour Le Viel Oublié et 1'470 pour le Très Vieux Rhum Brut de Fût, mais également pour leur histoire que même le temps ne pourra reproduire. Ces rhums vieux ont sacrifié ce qu’il convient d’appeler «La part des Anges», lourd tribut de 8 à 10% de perte annuelle dû à l’évaporation en milieu tropical.
Chaque bouteille porte le nombre de bouteilles produites ainsi que la signature du Maître de chai qui a chouchouté ces rhums particuliers jusqu’à leur embouteillage. Des cuvées prestigieuses aux saveurs inimitables, qui vous feront voyager. Elles révèlent toute la richesse et l’authenticité de leur terroir de Marie-Galante. Un paradis terrestre, qui donne naissance à des rhums exceptionnels.
DISTILLERIE BIELLE - Les Rhums Vieux de Marie-Galante - Le Viel Oublié - Millésime 2001 - Bouteille de 70 cl
DISTILLERIE BIELLE - Les Rhums Vieux de Marie-Galante - Brut de Fût - Millésime 2003 - Bouteille de 70 cl
RHUM BIELLE - différentes cuvées et millésimes disponibles.
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