Quintero
Une petite marque au succès international, offrant des cigares à la saveur authentique.
L’histoire de la petite marque de cigares cubains Quintero démarre en 1924 avec Agustín Quintero qui, avec son frère, créa une fabrique à Cienfuegos, ville située sur la côte sud de Cuba. D’ailleurs, le nom complet de la marque est «Quintero y Hno» (Quintero et frère).
La ville de Cienfuegos, surnommée «la perle du sud de Cuba», est connue pour ses bâtiments de l'époque coloniale. Ses façades classiques et ses colonnes épurées lui apportent une atmosphère rappelant la France du XIXe siècle dont elle s'est inspirée. En effet, la ville a été fondée en 1819 par un émigrant français, Louis de Clouet de Piettre.
Quintero est l’une des rares marques de Habanos, avec Vegueros par exemple, à ne pas s’être établie à La Havane.
Les choses changeront dans les années 1940, avec l’ouverture de la marque sur le monde. Quintero y Hno figure alors au registre des fabricants exportateurs sous la propriété de Agustín Quintero y Cía, ce qui permit à la marque de se développer, amenant les deux frères à investir dans une plus grande fabrique, cette fois-ci à La Havane.
Agustín Quintero était un véritable expert en tabac. Sa capacité à sélectionner des feuilles en provenance de la Vuelta Abajo pour donner naissance à des mélanges robustes, au goût de tabac brut et terreux, lui a rapidement permis de séduire les aficionados Espagnols, particulièrement friands de ce genre de saveurs.
Ainsi, à la fin des année 1950, Quintero est devenue une grande marque d'exportation avec l’Espagne comme principal marché, où la marque jouira d’une véritable popularité. Elle compte même à cette époque comme l'une des marques les plus vendues, aux côtés de José L. Piedra et Juan López.
Ce succès à l’international permit à la marque de maintenir sa production durant la Révolution cubaine de 1960, période où le gouvernement cubain nationalisa l'industrie du cigare. Cependant, Quintero, qui produisait jusque-là majoritairement ses cigares selon la tradition «Totalmente a mano» fut repositionnée en marque produisant principalement ses cigares à la machine, «Mecanizado».
La mécanisation de la production des cigares a démarré à Cuba à partir des années 1950 environ et permettait de produire en plus grande quantité et surtout d’abaisser le prix de revient en comparaison aux cigares élaborés à la main.
Ainsi, la plupart des cigares artisanaux de la marque, tels les Quintero Churchills (Cervantes - 42 × 165 mm), Quintero Coronas (42 × 142 mm), Quintero Coronas Selectas (Coronas - 42 × 142 mm), Quintero Medias Coronas et Medias Coronas Selectas (Londres - 40 × 126 mm), Quintero Conchas No.1 (38 × 113 mm) et Quintero Miramars (40 × 146 mm) sont abandonnés au profit de cigares fabriqués à la machine. D’autres cigares de la marque ont cependant survécu et ont été adaptés à ce nouveau processus de fabrication : le Quintero Nacionales, un Nacionales (40 × 140 mm) ; le Quintero Brevas, un Nacionales Mano (40 × 140 mm) et un autre Brevas, mesurant cette fois 42 × 138 mm.
Les cigares Quintero initialement produits à la machine sont, quant à eux, restés inchangés durant cette période : le Quintero Panetelas, un Vegueritos Mano (37 × 127 mm) ; le Puritos, un Chicos (29 × 106 mm) et le Londres, un Standard Mano (40 × 123 mm).
Pendant de nombreuses années, Quintero fut la seule marque cubaine à fabriquer des cigares à la machine à être commercialisée en dehors de Cuba.
Par la suite, de la fin des années 1970 jusqu’à 2002, comme cela a également été le cas pour bon nombre d’autres marques de Habanos, le vitalorio de Quintero fut encore remanié et réduit.
En effet, 2002 marquera le début d’une nouvelle ère pour Habanos visant à promouvoir les cigares cubains comme étant des produits hauts de gamme. En découle le choix de Habanos d'abandonner les cigares fabriqués à la machine au profit de cigares roulés à la main. Ainsi, depuis 2006, plus aucun cigare du catalogue de Habanos n’est encore fabriqué à la machine.
La catalogue de Quintero n’offre ainsi aujourd’hui plus que des cigares élaborés «Totalmente a Mano con Tripa Corta» (Tripe courte) avec des feuilles en provenance de la Vuelta Abajo et de la Semi Vuelta. Cette technique de roulage implique l’utilisation de morceaux de feuilles de tabac pour constituer la tripe et non de feuilles entières comme cela est le cas pour les cigares «con Tripa Larga» (Tripe longue). La cape est quant à elle apposée à la main de manière traditionnelle.
Malgré tous ces remaniements en termes de production et de vitolario, un cigare, entré en production aux débuts de la marque et toujours entièrement roulé à la main depuis, est encore en production à ce jour : le Londres Extra, un Standard (40 × 123 mm). D’autres comme le Brevas, un Nacionales (40 × 140 mm), une vitole exclusive à la marque et le Panetelas, un Vegueritos (37 × 127 mm) ont survécu en s’adaptant aux différentes méthodes de production de la marque.
Ces cigares ont depuis été rejoint par des nouveautés, s’adaptant aux nouvelles tendances de consommation : le Favoritos, un Conchas No.2 (50 × 115 mm), vitole exclusive à la marque introduite en 2012 ; le Petit Quintero, un Petit Cazadores (43 × 105 mm) introduit en 2014 et enfin, le Tubulares, un Brevas JLP (42 × 133 mm) introduit en 2016.
Malgré cette mise à jour du catalogue, la marque Quintero a su rester constante en matière de force et de saveur contrairement aux autres marques considérées comme les plus robustes, telles Bolívar et Partagás qui ont vu leurs arômes s'arrondir ces dernières années. Le mélange Quintero reste inchangé, ne se souciant pas du changement du goût dominant du marché, allant vers des cigares plus légers.
Ceci permit à la marque, malgré la totale absence de productions spéciales, d’Edición Regional, d’Edición Limitada ou même d’humidors commémoratifs, d’entretenir sa popularité auprès des aficionados espagnols notamment.
En effet, depuis toujours les cigares Quintero se caractérisent par un goût de tabac brut et robuste. Le goût terreux est encore plus prononcé que celui des cigares Bolívar et Partagás. En outre, les Quintero se démarquent par de forts arômes herbacés que l'on ne retrouve pas dans les cigares Bolívar et Partagás. Cette combinaison de terre et d’herbe nous plonge dans la «campagne», l'odeur de la terre indigène.
Lorsqu’ils sont jeunes, les cigares Quintero se montrent plutôt amers et tanniques, caractéristique qui ne convient pas à tout le monde, mais que les Espagnols et les Cubains affectionnent.
La marque Quintero est aujourd’hui considérée par Habanos comme une marque de volume produisant des cigares à faible prix en grande quantité.
En effet, malgré le fait que la marque n’offre aujourd’hui plus que des cigares roulés à la main, il faut en saluer son accessibilité comparativement aux autres marques premiums de Habanos. Quintero constitue ainsi une marque intéressante pour les aficionados désireux de goûter à la véritable saveur d’un Habano rustique, avec une puissance moyenne, voir soutenue.
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