Arturo Fuente

Arturo Fuente, la légende d’une marque qui ne succombera jamais à ses blessures.

L’histoire de la célèbre marque démarre en 1902, lorsque que le jeune Arturo Fuente, un Cubain âgé de 14 ans, fuit son pays natal en raison de la guerre hispano-américaine. Il va alors s’installer aux États-Unis avec sa famille à Ybor City, un quartier de la ville Tampa en Floride, réputé pour être la capitale du cigare du pays. Parmi les nombreux commerces de tabac de la ville, produisant des centaines de millions de cigares par an, Arturo Fuente va fonder sa première fabrique en 1912 : la Arturo Fuente & Company.

Cette première fabrique, agissant dans la confection de cigares entièrement roulés à la main, avec des tabacs importés de Cuba, va connaître des débuts prometteurs et employer pas moins de 500 personnes. Quelques années plus tard, alors que la Arturo Fuente & Company est à son apogée, un terrible accident va se produire pendant qu'Arturo est en voyage à Cuba pour acheter du tabac. Sa manufacture de Tampa est détruite par un incendie en 1924 et est déclarée en perte totale.

Cette tragédie sera malheureusement la première d’une longue série. En effet, au cours de son existence, la marque Arturo Fuente ne connaîtra pas moins de 8 incendies, 2 ouragans, plusieurs bouleversements politiques, ainsi qu’un procès. Néanmoins, ce climat tragique ne viendra jamais à bout de la dynastie Fuente.

Déterminé à voir ses rêves se réaliser, Arturo va travailler 22 ans comme directeur générale dans une entreprise locale de Tampa afin de rembourser les dettes causées par les flammes. Il parviendra, avec l’aide de son épouse, Cristina Trujillo et de ses fils Arturo Oscar Fuente et Carlos Arturo Fuente, à créer la nouvelle Arturo Fuente Cigar Factory, installée dans la cour arrière de sa maison familiale. Tous les membres de la famille, ainsi que leurs amis, mettront la main à la pâte et les enfants racontent qu’ils aidaient tous les jours leur père en roulant 50 cigares chacun en rentrant de l’école.

Partageant la passion du cigare avec son père, Carlos Arturo Fuente va travailler dur pour contribuer à l’essor de la manufacture, avec sa femme Anna à ses côtés. Arturo Oscar Fuente aura quant à lui décidé de se tourner vers une autre industrie: celle de la cacahuète. Afin de joindre les deux bouts, Anna a pris un emploi dans une autre usine pour apprendre à rouler les cigares, tout en passant le reste de son temps à aider Carlos et à s'occuper de leur nouvelle famille. Pendant ce temps, Carlos, qui n'a aucune expérience de la vente, prend de nombreux risques en ouvrant de nouveaux comptes dans toute la Floride. Carlos commence également à vendre des cigares à crédit, ce qui est inédit à l'époque. Ces risques ont porté leurs fruits et, au cours des dix années suivantes, Carlos a implanté des réseaux de distribution à Miami et à Manhattan. Il s'agit d'une étape cruciale pour la notoriété de la marque Arturo Fuente et pour la distribution de ses cigares.

Quelques années plus tard, Arturo décida de prendre congé de ses activités et demanda à son fils, Carlos Arturo Fuente, de diriger l'usine en 1956.

Après sa prise de fonction officielle, à la fin de l'automne 1962, peu après la révolution cubaine, Carlos Arturo Fuente se rendit à Cuba pour rendre visite à sa famille. Il avait entendu plusieurs rumeurs concernant un éventuel embargo commercial que les États-Unis allaient imposer à l'île et il décida immédiatement d'acheter autant de balles de tabac cubain que possible. C’est alors que Carlos va réaliser son premier coup de maître en acquérant l’équivalent de 3 ans de stock de tabacs cubains. Un investissement visionnaire en vue de l’embargo américain qui allait bel et bien se mettre en place. Alors que de nombreux fabricants de cigares se voient dans l’obligation de fermer leurs portes, la Arturo Fuente Factory parvient à se maintenir. Après l’épuisement du stock, il va devoir se tourner vers la fabrication de cigares non-cubains, l’obligeant ainsi à s’approvisionner dans de nouvelles régions telle que Porto Rico, le Mexique, le Honduras et le Nicaragua. Cependant, ses qualités de mélangeur lui permettront de recréer le goût du tabac cubain qui plaisait tant aux fumeurs.

Son père, le grand Arturo Fuente, va décéder le 11 février 1973 à l’âge de 85 ans. Cela va inspirer, en sa mémoire, la création du cigare Flor Fina 8-5-8 basé sur son propre mélange spécial. Désormais, c’est avec son fils, Carlito Fuente, que Carlos va développer l’entreprise familiale.

Décidé à améliorer la qualité de sa production, Carlos se rendra au Nicaragua pour ouvrir une manufacture qui pendant 3 ans, produira jusqu’à 18'000 cigares par jour ! Toutefois, ses espoirs seront à leur tour réduits en cendres lorsque les forces sandinistes vont s’emparer du Nicaragua en 1978, brûlant tout sur leur passage, y compris l’usine familiale, située à Estelí. Après ce drame, Carlos ouvrira une nouvelle manufacture au Honduras, mais l’aventure sera de courte durée elle aussi car elle sera également détruite par un incendie. Si la famille est parvenue à survivre grâce aux recettes d’Ybor City, il faudra qu’elle agisse rapidement face à la menace de faillite qui approche dangereusement.

Dotés d’une force de résilience sans faille, les Fuente vont une fois de plus s’armer de courage pour rebâtir leur empire et laisser place aux exploits.

Pour ce faire, la famille devra hypothéquer sa maison et s’installer sur une nouvelle terre pleine de défis; la République Dominicaine. À Santiago, la nouvelle manufacture de Carlos, Tabacalera A. Fuente & Cie, va conquérir le cœur de nombreux amateurs de cigare. En effet, la première gamme de cigare entièrement composée de tabac dominicain, la série Hemingways, sera acclamée par les aficionados mais aussi par le magazine Cigar Connoisseur qui lui dédira un article. Après plusieurs années difficiles, l’entreprise va finalement jouir d’une réputation internationale qui donnera à Carlito l’élan de s’attaquer à un projet extraordinaire.

Élevé dans les traditions du tabac, ce dernier a lui aussi apporté sa pierre à l’édifice avec la création de l’emblématique ligne Fuente Fuente OpusX, dont l’histoire est elle aussi trépidante. Lors d’une visite dans le Château de la Fuente en 1988, ferme familiale située à El Caribe, le propriétaire de la «Boutique 22», emblématique civette parisienne, complimente la qualité de la production des cigares Arturo Fuente, mais ajoute qu’elle ne sera jamais à la hauteur des plus grands de l’industrie car il ne s’agît que d’assemblage de tabacs. Cette remarque laissera une profonde blessure à Carlito qui va ensuite œuvrer pour révolutionner ses méthodes de production.

À cette époque, personne n’avait réussi à faire pousser des feuilles de cape suffisamment qualitative sur le territoire dominicain et de nombreuses voix ont tenté de dissuader Carlito de mener son projet à bien. Cependant, cet objectif ambitieux verra le jour sous le nom de «Project X from Planet 9» et permettra l’élaboration de ce qui va devenir la première cape Dominicaine de haute qualité. Lancée en 1995, la ligne Fuente Fuente OpusX deviendra la préférée des aficonados de la marque et le Fuente Fuente OpusX Double Corona se verra décerner le titre de «Cigar of the Year» par le magazine Cigar Aficionado en 2005.

Ce cigare prisé est à l’image de son créateur: puissant. Orné d’une magnifique bague élaborée avec plusieurs variétés d’encres dorées et de textures, ce dernier a inauguré, presque à lui seul, une évolution vers des cigares plus puissants et plus riches. Dès son lancement, face à une forte demande, les ventes ont dû être limitées à seulement deux vitoles par client, ce qui en fait un cigare relativement rare.

Victimes de leur succès, les cigares Fuente Fuente OpusX feront l’objet d’une attaque en justice par le domaine viticole d’Opus One (dirigé par Robert Mondavi Corp. et Baron Philippe de Rothschild S.A.) en raison de la ressemblance entre leurs noms. Cette bataille juridique va durer 2 ans et coûtera des millions de dollars à chaque partie, avant d’être remportée par la famille Fuente en 1998.

Cela fait maintenant plus d’un siècle que la tradition familiale est perpétuée. Si la marque Arturo Fuente a aussi été frappé par l’ouragan Irène à l’aube de son 100e anniversaire en 2011, elle célèbre avec fierté ses nombreux triomphes, en gardant à l’esprit que le chemin qui mène au succès est long et rempli d’embuches. Malgré ces nombreuses difficultés, son histoire constitue une véritable démonstration de travail acharné, de dévouement mais aussi de réussite. Aujourd’hui, le travail initialement entreprit par Arturo Fuente est devenu une référence mondiale dans l’industrie du cigare.

À ce jour, le Château de la Fuente est l’une des plus belles fermes de tabac du monde. Après avoir traversé des catastrophes tout aussi violentes et dévastatrices que les précédentes, ce parcours hors du commun a notamment incité les Fuente à venir en aide aux plus démunis: En 2001, ils se sont associés à la famille Newsman pour fonder la Cigar Family Charitable Foundation, aujourd’hui reconnue par les Nations Unies. Cette association a permis l’installation de plusieurs stations d’eau potable mais aussi la construction d’écoles élémentaires et secondaires.

Pour en savoir plus sur les cigares Arturo Fuente et l’histoire de la marque, nous serions ravis de vous accueillir dans notre walk-in humidor, où vous retrouverez notre selection de cigares de la marque, en productions spéciales, mais également les cigares en production régulière.

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